Interview de Julie Bertrand, Ostéopathe humain & animalier
« Peux-tu nous parler de ton parcours et de ce qui t’a menée à devenir ostéopathe, à la fois pour les humains et pour les animaux ? »
Depuis petite je voulais devenir pédiatre. Au moment de choisir une orientation, je me suis renseignée sur la question. J’ai alors vu qu’il fallait faire PACES (à l’époque) pour la spécialité de pédiatrie en médecine. Mais cette première année de médecine représente tout ce que je déteste dans les mauvais systèmes pédagogiques. J’ai donc cherché une alternative permettant de rester dans le soin, sans passer par médecine. Ayant été suivi en ostéopathie depuis petite je m’y suis naturellement dirigée. Pour l’ostéopathie animale, les doubles cursus commençaient à se développer au début de mes études (2017) et ayant un cheval que je faisais suivre, je me suis dis qu’une double casquette pourrait m’ouvrir des opportunités personnelles et professionnelles intéressantes.
« Qu’est-ce qui t’a donné envie de rejoindre l’équipe pédagogique de l’Osteopathy Animal Academy ?»
Je n’y ai pas réellement prêté attention au début de mes études mais il est apparu de plus en plus régulièrement au cours de celles-ci que des camarades de promotions apprécient ma façon de répondre à leurs questions. Je trouvais également que l’enseignement supérieur avait un fonctionnement manquant un peu d’innovation. J’ai alors réalisé mon mémoire de fin d’étude en ostéopathie humaine sur les moyens d’améliorer d’enseignement et l’apprentissage des techniques manuelles correctives. J’ai également intégré l’équipe pédagogique d’une école d’ostéopathie humaine. Faire partie de l’équipe de l’OAA était dans la continuité de ce projet.
« Comment expliques-tu la complémentarité entre l’ostéopathie humaine et animale dans ta pratique ? »
L’ostéopathie humaine m’a apporté une base solide et pragmatique sur la prise en charge de la santé. Je suis très contente de l’avoir fait en premier. L’ostéopathie animale m’apporte la remise en question et l’humilité face à la complexité du vivant. Les deux me permettent de trouver un équilibre pour proposer un soin de qualité.
« Qu’aimes-tu particulièrement transmettre à tes étudiants lors des formations ?»
J’aime beaucoup les matières théoriques telles que l’anatomie et la physiologie. J’aime donc leur permettre de s’en servir dans un contexte utile pour l’animal. Je pense que la confiance et la bienveillance sont essentiels pour un bon contexte d’apprentissage. Donc j’apprécie particulièrement avoir un retour de l’étudiant sur sa performance et mon encadrement. Je cherche toujours à échanger avec l’étudiant et à mettre en avant autant le bien que le moins bon.
Je pense que personne n’est parfait et que l’on a tous à apprendre des autres. J’aime les inciter à se corriger entre eux et échanger sur les solutions possibles pour progresser mieux et plus vite.
Enfin, comme je le disais plus haut il y a encore certaines croyances ou systèmes bien encrés dans l’enseignement supérieur qui ne sont pas propices à l’apprentissage. J’essaie d’apporter quelques clés aux étudiants pour améliorer leur efficacité en révisions.
« Selon toi, quelles qualités sont essentielles pour devenir un bon ostéopathe animalier ? »
Selon moi la première chose est de savoir quel est son champ de compétences pour ne pas nuire à l’animal. Ensuite il faut bien sûr un diagnostic, raisonnement et traitement techniquement qualitatif. Mais avec l’animal cela n’est pas possible si nous n’avons pas deux choses : self-control et adaptabilité.