Interview de Marianne Gave, vétérinaire, co-responsable de la préparation à l’examen théorique d’aptitude du CNOV au sein de l’OAA

« Pourriez-vous nous en dire plus sur votre parcours professionnel en tant que vétérinaire ? Comment êtes-vous venue à vous intéresser à l’ostéopathie animale et à devenir formatrice dans ce domaine ? « 

« Je suis vétérinaire depuis 2019, j’ai fait mes études en Espagne, à Saragosse, puis je suis rentrée en France et je me suis installée en Normandie.

J’ai d’abord travaillé dans une petite clinique, à la campagne, où je soignais les petits animaux comme les grands. Fin 2021, j’ai décidé d’arrêter la médecine rurale, je commençais ma formation à l’OAA et ça faisait beaucoup de choses à gérer. J’ai alors changé de structure pour une clinique mieux équipée et uniquement dédiée aux animaux de compagnie. Aujourd’hui, j’y travaille 2 jours par semaine et j’y assure des gardes.

Je me suis intéressée à l’ostéopathie animale alors que j’étais encore au lycée, je cherchais des alternatives au métier de vétérinaire (mes professeurs me répétaient les uns après les autres que le parcours était difficile et que mes chances d’y arriver étaient maigres), et c’est à ce moment-là que j’ai découvert la profession.

Je n’ai finalement pas persisté vers cette voie et je me suis accrochée à mon ambition de devenir vétérinaire. Après mes études, j’ai rencontré une ostéopathe animalière qui m’a fait découvrir ce métier, et j’ai été vraiment émerveillée par ce qu’elle faisait au quotidien. Au-delà des résultats obtenus par l’ostéopathie, ce que j’ai aimé, c’est le retour aux bases que propose cette médecine : connaître l’anatomie et la biomécanique, observer, palper, tester, interpréter, traiter. Une approche simple et efficace, avec un contact complice et respectueux de l’animal, c’est ça qui m’a convaincu de me lancer. 

Je suis devenue formatrice grâce à la proposition de Benoît Raynaud d’intégrer l’équipe, et je le remercie pour le rôle qui m’a été attribué : faire le lien entre le monde de la santé animale et les futurs ostéopathes animaliers est un vrai plaisir ! « 

« En quoi l’ostéopathie est-elle complémentaire de la médecine vétérinaire, et dans quels cas recommanderiez-vous son utilisation ? »

« Je pense qu’aujourd’hui, la médecine vétérinaire a besoin de l’ostéopathie, le bien-être animal est devenu une priorité pour beaucoup de propriétaires d’animaux. Ils ne veulent plus seulement les soigner, mais aussi qu’ils se sentent bien ! 

Nous sommes aussi dans une société où l’on cherche à réduire notre consommation de médicaments, l’ostéopathie peut servir cet objectif, notamment en participant au suivi des patients souffrant de pathologies chroniques douloureuses ou en réalisant des visites de prévention sur des patients en bonne santé. 

Lors de troubles aigus, l’ostéopathie complète les soins vétérinaires et permet à l’animal de retrouver son équilibre en fin de convalescence.  

En travaillant ensemble, le vétérinaire et l’ostéopathe peuvent proposer une prise en charge complète de leurs patients. »

« Quelles sont les compétences clés qu’un(e) étudiant(e) en ostéopathie animale devrait acquérir au cours de sa formation ? »

« Une bonne connaissance de la santé animale, de l’anatomie, de la biomécanique, de la philosophie et des techniques ostéopathiques sans oublier l’éthologie. Il faut apprendre à aborder l’animal et à être à son écoute, mais pas seulement : nos patients ont des propriétaires avec lesquels il faut aussi savoir communiquer. « 

« En tant que docteur vétérinaire, comment sensibilisez-vous les étudiants à l’importance de la collaboration interdisciplinaire entre les praticiens en médecine vétérinaire et ceux en ostéopathie animale ? »

« Lors des séminaires, l’enseignement est axé sur la pratique, nous travaillons avec des animaux qui ont un passé (ou un présent) médical. J’essaie donc toujours d’apporter des détails sur la gestion médicale du patient qui passera entre les mains de nos étudiants, afin qu’ils prennent en compte dans leur pratique et qu’ils se familiarisent avec les causes des pathologies, les méthodes de diagnostic et de soins, les techniques chirurgicales et les traitements médicamenteux.

Je pense que comprendre et intégrer ces connaissances dans leur pratique fera d’eux de meilleurs praticiens, capables de mieux communiquer avec les vétérinaires afin de collaborer avec eux. Je n’hésite pas non plus à partager mon expérience sur des cas rencontrés dans ma pratique qui permettent d’illustrer l’importance de cette collaboration. « 

« Quels sont les aspects les plus enrichissants en tant que formatrice de l’OAA ? »

Le contact avec les étudiants ainsi que le partage entre formateurs et étudiants sont passionnants ! On intervient auprès de professionnels qui ont une expérience à partager également, donc c’est très intéressant et les échanges sont nombreux.

J’apprécie de voir les étudiants progresser et j’aime me dépasser pour répondre à leurs attentes, c’est une vraie motivation ! 

L’OAA est une jeune école, qui évolue vite, toute l’équipe a à cœur de faire progresser la formation, et en faire partie est très stimulant. 

Marianne Gave, vétérinaire et co-responsable de la prépa théorique de l’OAA.