Interview de Morgane Falconnet, formatrice/intervenante en Ostéopathie Animale à l’OAA

logo oaa

Interview de Morgane Falconnet, formatrice/intervenante en Ostéopathie Animale à l’OAA

« Morgane, pourrais-tu nous parler de ton parcours professionnel ?« 

« J’ai d’abord travaillé auprès des bovins laitiers, en tant que responsable de la partie « mise bas et élevage des jeunes » dans une très grosse ferme française qui comptait 500 vaches laitières. Je m’étais donné 3 ans, je n’ai tenu qu’à peine 18 mois. J’ai ensuite fait mes valises vers la Normandie, où j’ai travaillé comme commerciale dans le même milieu. Je suis restée un peu moins de deux ans dans cette société puis des désaccords sur la stratégie d’entreprise, qui s’éloignait de l’humain, ont émergé. J’ai alors décidé de tout lâcher et de contracter un emprunt étudiant pour me diriger vers ce qui m’avait toujours passionné mais paru inaccessible : l’ostéopathie animale.

Je suis entrée en formation en 2016, initialement pour 4 années, mais suite à la parution des décrets encadrant l’exercice de l’ostéopathie sur les animaux au cours de mon cursus, je me suis finalement formée en 5 années. J’ai passé et obtenu les examens auprès de l’ordre en 2021 et j’exerce depuis. Je travaille dans le Puy-de-Dôme et parfois les départements limitrophes, auprès des chiens, chats, chevaux et bovins. À l’occasion, il m’arrive de soigner des NACs également, mais ce n’est pas le cœur de mon quotidien.

L’enseignement est une passion et je trouve extrêmement enrichissant le partage, c’est pourquoi j’ai tout naturellement commencé par de l’assistanat dès ma sortie de l’école, puis j’ai fini par prendre une place de titulaire au sein de l’OAA, qui a constaté mon investissement et mes compétences. »

« Qu’est-ce qui t’a inspiré à te spécialiser dans l’ostéopathie animale ?« 

« Je suis cavalière depuis l’âge de 11 ans donc je connaissais le métier d’ostéopathe équin, et j’envisageais déjà l’ostéopathie sur les humains après mon baccalauréat. Ce sont des problématiques financières qui m’ont à l’époque poussée vers un BTS agricole, pour travailler auprès des animaux.

J’ai moi-même été soignée par une ostéopathe alors que j’étais adolescente : en une heure, elle m’a évité le corset promis pour ma scoliose, et a levé les migraines dont je souffrais… La magie de l’ostéopathie ! Alors forcément, j’ai dit à ma mère à l’époque « je veux faire ça plus tard ».

Ainsi, quand la question s’est posée en 2016, j’ai voulu combiner mes deux passions : l’ostéopathie et les animaux. Ce n’est donc pas du tout un hasard, mais bien tout un chemin ! »

« Pourrais-tu nous partager un moment gratifiant de ta pratique en tant qu’ostéopathe animalière ?« 

« Je vais prendre le plus récent, car j’ai de la chance, j’ai une belle quantité de moments gratifiants. J’ai été appelé un samedi par une personne qui ne m’était pas connue pour un cheval âgé d’environ 20 ans dont le pronostic était réservé : chute avec blessures, lymphangite, douleur importante, narcolepsie consécutive au manque de sommeil sans doute, amaigrissement important et rapide… Les vétérinaires avaient sorti l’artillerie lourde et épuisé l’ensemble de leurs possibilités à l’instant et commençaient à dire que s’il n’allait pas mieux, il faudrait envisager l’euthanasie.

La propriétaire était paniquée, bien sûr. J’accepte de me déplacer le lendemain, un dimanche, au vu du cas.

La séance a été courte et complexe, car le cheval menace effectivement de me tomber dessus trois fois en trente minutes. Je concentre le soin sur « retrouver de l’énergie et moins de douleur » : beaucoup de techniques fasciales, une relance importante du MRP…

Quelques jours plus tard, Kangou se portait déjà beaucoup mieux ! Je le suis depuis 6 mois, tous les deux mois, le temps de récupérer le maximum de souplesse des tissus dans les postérieurs. Il a repris du poids, de l’énergie, il galope au pré, avec des postérieurs fonctionnels !

Et franchement, quel bonheur quand je le vois arriver au galop !

C’est exactement pour ce genre de moments que je fais ce métier d’ostéopathe animal : là, on sait qu’on a vraiment aidé ! »

« Quels sont les aspects les plus enrichissants en tant que formatrice de l’OAA ?« 

« Enseigner à l’OAA en tant qu’ostéopathe animal, c’est se confronter à des professionnels avec des attentes élevées. C’est un bonheur quand on aime les challenges. Ce que j’aime particulièrement, c’est le contact avec des gens qui ont eux-même déjà une expérience dans leur pratique et cela m’oblige à m’adapter constamment en fonction du vécu et des habitudes de chacun. Ça veut aussi dire qu’il y a le cours préparé, et comment chacun avance : il faut s’adapter !

Les petits groupes sont aussi un aspect fondamental pour moi : je peux passer voir chaque personne pendant la pratique, et passer du temps avec chacun, c’est impératif pour les faire avancer et avoir leurs retours. »

« Quelles compétences et qualités sont essentielles pour réussir en tant qu’ostéopathe animalier ? »

« Il faut être autonome et assez solide mentalement : vous êtes avant tout chef d’entreprise. Dans ce sens, la ténacité, l’envie d’apprendre, la motivation à relever des défis et le goût pour l’entrepreneuriat sont nécessaires.

Des qualités relationnelles sont absolument indispensables à mon sens : il faut aimer les animaux, mais aussi les humains, car les animaux ont bien des propriétaires, et une séance réussie, c’est un trinôme…

Inutile de le préciser, mais sait-on jamais : si vous pratiquez sur chevaux et bovins, il faut accepter la boue, le froid, la chaleur et les mouches… bref, tous les bonheurs d’une vie aux côtés de gros herbivores…

Si vous avez envie d’un quotidien bien réglé, régulier, prévisible, c’est le mauvais métier ! Mais si vous êtes adaptable, solide, curieux et ouvert, ça peut être un très beau chemin. »

Morgane Falconnet. Ostéopathe Animalier.

Une question ?

Nous sommes à votre disposition

Le centre de formation O.A.A.
Votre navigateur est obsolète

Pour profiter du site,
merci de mettre à jour votre navigateur